Plante phare de la médecine traditionnelle chinoise, le trèfle rouge fait partie des plantes les plus connues pour soulager les symptômes de la ménopause. Ainsi, il diminuerait efficacement les bouffées de chaleur, aurait une action bénéfique sur les sauts d'humeurs, la dépression et l'anxiété... Mais il serait dommage de s'arrêter à ces seules propriétés. En effet, le trèfle rouge n'est pas seulement LA plante des femmes ménopausées. Certaines recherches ont permis de découvrir son action dans la prévention des troubles cardiovasculaires, sur l'ostéoporose ou encore sur les cellules cancéreuses. Le trèfle rouge : une plante aux mille vertus à découvrir absolument !
Le trèfle rouge est une jolie plante poussant dans les prairies des pays tempérés. Ce n'est qu'il y a quelques années que les chercheurs ont commencé à s'intéresser à ses possibles bienfaits médicinaux. Rapidement, sa teneur en isoflavones s'est avérée intéressante pour soulager les désagréments ressentis par les femmes ménopausées. Mais pas seulement...
Déjà en 2004, les chercheurs avaient pu constater les effets bénéfiques des isoflavones de trèfle rouge sur les symptômes ménopausiques. Ces substances naturelles largement présentes dans la plante sont considérées comme des phytoestrogènes [1]. C'est grâce à cela qu'elles sont capables d'agir sur la régulation hormonale au même titre que les hormones féminines. Avant l'arrivée de la ménopause à proprement parler, les femmes connaissent une période de périménopause. Cette dernière se caractérise par une transition hormonale et la chute de la production d'oestrogènes par le corps. C'est en grande partie à cause de cette baisse d'hormones que les premiers symptômes de la ménopause apparaissent dont les bouffées de chaleur ou les sueurs nocturnes. En effet, les oestrogènes qui interviennent dans la régulation de la température de l'organisme ne sont plus produits en quantité suffisante. C'est à ce moment-là que le trèfle rouge peut être particulièrement intéressant pour les femmes...
En 2015, les résultats de 183 essais ont permis de conclure qu'il a eu un effet positif d'atténuation des bouffées de chaleur chez les femmes ménopausées. La plante agirait d'une part sur la fréquence des bouffées de chaleur et d'autre part sur leur intensité. Ainsi, les patientes traitées au trèfle rouge ont montré une diminution plus importante du nombre de bouffées de chaleur et une diminution significative (-85%) de leur intensité par rapport au groupe placebo. Les chercheurs ont également évalué l'effet du trèfle rouge sur la transpiration nocturne et les résultats obtenus sont tout aussi satisfaisants : la fréquence quotidienne des sueurs nocturnes a diminué de 73% dans le groupe du trèfle rouge [2]. Mais comment le trèfle rouge agit-il ?
Les phytoestrogènes, comme les isoflavones du trèfle rouge ou du soja, sont des molécules végétales très proches des hormones féminines en raison de leur structure et leur mode d'action. Ils possèdent à la fois des actions oestrogéniques ou anti-oestrogéniques en fonction des récepteurs hormonaux auxquels ils se lient. Si les phytoestrogènes ont une action antagoniste aux oestrogènes, ils peuvent aussi exercer un effet similaire. C'est notamment le cas pour la régulation de la température corporelle et donc la prévention des bouffées de chaleur.
Mais le trèfle rouge n'agit pas seulement sur les bouffées de chaleur. Il aurait aussi une action bénéfique sur d'autres risques développés à la ménopause : les troubles cardiaques et l'ostéoporose. En effet, les oestrogènes agissent sur les artères du coeur et sur le tissu osseux. À condition que les taux d'oestrogènes ne soient pas trop hauts, ils préviennent la formation de cardiopathies et protègent le coeur et ses vaisseaux. Ainsi, une diminution des oestrogènes à la ménopause accroît le risque de maladies cardiaques. Elle accroît également celui de l'ostéoporose puisque les oestrogènes interviennent dans la régénération et la formation des os. En raison de sa teneur en phytoestrogènes, le trèfle rouge permettrait donc d'améliorer la santé cardiovasculaire et de prévenir l'ostéoporose chez les femmes ménopausées [3]. Ainsi, cette plante semble avoir une action sur l'ensemble des symptômes et changements liés à la ménopause. C'est pourquoi elle est devenue l'une des meilleures références en matière de phytothérapie pour les femmes ménopausées.
D'autres études sont en cours pour confirmer d'autres possibles propriétés du trèfle rouge. Les chercheurs s'intéressent notamment à son action sur les cellules cancéreuses en cas de cancer du sein. En effet, la plante contient de la formononetine, un autre type d'isoflavone. D'une manière générale, le trèfle rouge pourrait être une plante protectrice pour la région mammaire : douleurs, tensions et sensation de lourdeur, sensibilité au niveau des seins... Autant de propriétés prometteuses qui demandent à être confirmées par de nouvelles études.
Comme toutes les plantes en phytothérapie, l'administration et la posologie du trèfle rouge dépendent de multiples facteurs. C'est pourquoi il est recommandé d'être conseillé par un médecin avant toute tentative d'automédication. Lui seul sera en mesure de vous indiquer une posologie adaptée à votre âge, votre état de santé, vos symptômes... De plus, cette plante peut présenter des effets secondaires (douleurs musculaires, maux de tête, nausées...) et interagir avec certains médicaments. Veillez donc à bien respecter les doses conseillées par le fabricant.
Le trèfle rouge s'utilise le plus souvent en tant que complément. Mais, pour obtenir une bonne efficacité, il est impératif de choisir des compléments de qualité et suffisamment riches en isoflavones, les molécules actives. En usage interne, on recommande 1000 à 1200 mg par jour. Sachez que la plante peut aussi être prise en infusion ou teinture mère. Mais ces formats peuvent s'avérer plus contraignants à prendre que les gélules ou les capsules.
Références :
[1] Isoflavones de trèfle rouge et santé ménopausique. J Br Ménopause Soc. 2004 mars
[2] Effets du trèfle rouge sur les bouffées de chaleur et les concentrations d'hormones en circulation chez les femmes ménopausées : revue systématique et méta-analyse. Avicenne J Phytomed. 2015 nov.-déc.
[3] Effets des isoflavones phytoestrogènes du trèfle rouge (Trifolium pratense L.) sur l'ostéoporose expérimentale. Phytother Res. 2007 février